Le tirage au sort pour la finale de la Copa America a placé Haïti dans le groupe B avec le Brésil comme tête de série, numéro six au classement mondial de la FIFA, l’Équateur numéro treize, et le Pérou numéro quarante trois. Haïti est classée numéro soixante cinq, selon ce même classement. Mathématiquement nous sommes l’équipe la plus faible. Ce ne peut être vu que comme une opportunité de choquer le monde.
Nous devons préparer l’équipe physiquement, moralement, financièrement… sur tous les niveaux, pour qu’elle arrive à tirer son épingle du jeu et sortir de ce groupe où elle jouera avec deux des six premières équipes de l’Amérique du Sud. La préparation commence maintenant. Haiti jouera entre temps des matchs d’éliminatoires de la coupe du monde où elle est en situation très précaire. A quelque chose malheur est bon. Elle peut utiliser ces éliminatoires comme un stimulant émotionnel et rallier le pays à sa suite et aborder la Copa América avec son moral au beau fixe et affronter sans broncher les géants Sud Américains.
C’est le moment pour la Diaspora de jouer le rôle qu’elle peut jouer et apporter sa contribution à aider l’équipe nationale à briller sur cette scène mondiale. Des organisations crédibles de cette Diaspora, les entreprises au statut financier stable peuvent être des collecteurs de contributions des compatriotes. Ces contributions peuvent servir de base pour offrir des primes à l’équipe, dépendamment de sa performance à la coupe. Un comité d’accueil pourrait être mis sur pied pour recevoir l’équipe dès qu’elle mette les pieds sur un sol étranger à forte agglomération Haïtienne. Des fêtes ou banquets de bienvenue pourraient être organisés par le comité d’accueil. Des cadeaux de bienvenue pourraient être distribués aux joueurs et la délégation qui les accompagne.
L’idée est de faire sentir à l’équipe qu’elle a le soutien de tout le pays et de le lui prouver en de termes non équivoques, indubitables. Elle a l’opportunité de savourer ce que l’équipe de Munich 1974 a apprécié de son public à l’époque où ses séances de préparation au stade Sylvior Cator étaient aussi combles que les derby entre le Racing, l’Aigle Noir, ou le Violette et les finales interrégionales entre Jérémie, les Cayes, Gonaïves, St Marc, et Cap Haïtien. L’idée est aussi de créer un climat euphorique pour nos joueurs afin d’éradiquer tout désavantage psychologique qu’aurait introduit la popularité et le classement plus élevé de ses autres adversaires. C’est le moment pour des professionnels de la Diaspora avec un talent logistique de mettre sur pied tout le programme du séjour de l’équipe pour le premier tour. Ceci inclue les fêtes, séances de préparation avec participation du public, les moyens de sécurisation des billets des matchs, pour une participation massive du public, une prise en charge négociée de l’équipe, tout ce qui peut être planifié pour éviter des précipitations de dernières minutes. L’équipe doit avoir la garantie du soutien de son douzième homme. Elle l’en aura critiquement besoin.
La surprise doit aussi être le niveau de préparation et d’organisation de l’équipe. Rien ne devra être laissé au petit bonheur la chance. Ce sera à ce prix qu’Haiti etonnera. Il faut qu’elle ait l’avantage de la surprise. L’Equateur qui est maintenant classée 13eme au monde devait venir jouer un match préparation au stade Sylvio Cator. C’était en 1973. Nous étions à l’époque à armes égales. On avait même composé une chanson « equateur ou nan ka, w ap fè karate, w ap fè judoka ». Il est maintenant l’heure que de cette chanson devienne une réalité. Ne ne devrions avoir peur de personne. Ce ne sera pas la première fois que les Grenadiers auront corrigé un adversaire plus coriace.
Les matchs d’Haiti du premier tour se joueront le Samedi 4 juin, contre le Pérou à Seattle, Washington ; le mercredi 8, contre le Brésil à Orlando, Floride ; et le dimanche 12 contre l’Equateur à East Rutherford, New Jersey. Les Haïtiens de New York, de New Jersey, et de Boston et de la Floride devraient commencer à acheter leur tickets dès maintenant. Ils en ont pour leurs frais. Allez les Grenadiers !
Marc-Arthur Pierre-Louis